Pour que votre jeu accroche son public, vous allez devoir concevoir un jeu :
– adapté aux capacités et connaissances de départ des joueurs, à leur temps d’attention (variable de compétences requises),
– qui soit stimulant pour que les joueurs ne s’ennuient pas, qui ne leur mette pas trop de pression, ce qui pourrait les angoisser (variable de complexité ou défi du jeu)…
à vous de trouver le bon équilibre entre ces deux variables !
Ce cadre théorique a été développé par Mihaly Csikszentmihalyi sous le nom de « théorie du flow ».

En cas d’inadéquation entre la complexité de votre jeu et les compétences requises, le joueur va ressentir de l’ennui (trop de compétences) ou de l’anxiété (trop de complexité). Souvent les jeux sont trop complexes, le niveau de défi est trop élevé. Aussi faut-il viser parfois sur un niveau de compétences plus réduit, sans forcément réduire la richesse du jeu. Mais il existe d’autres pistes pour faire un jeu qui fonctionne bien.
Nous allons vous donner quelques repères et conseils pour y arriver.
Structure du jeu
Un concepteur de jeu a à sa disposition tout un panel de matériel, de ressorts ludiques, de systèmes de jeu, qu’il va devoir choisir pour définir son jeu. Les mécaniques du jeu reposent sur les combinaisons de ces éléments.
Exemples de mécaniques :
• systèmes de jeu qui dépendent des capacités des joueurs : psychomotricité (rapidité, reconnaissance visuelle...), intellectuelles (mémoire, calcul mental...), artistiques (dessin, mime...)
• les possibilités d’interactions entre joueurs : coopératif / chacun pour soi, rythme (à tour de rôle, en simultané), course / bagarre entre les joueurs
• le choix du matériel du jeu qui va avoir un impact : par exemple les dés introduisent forcément du hasard
Pour avoir une vision d’ensemble de ces mécaniques, vous pouvez vous procurer le jeu mechanicards (en français), à télécharger gratuitement en pdf et zip, ou à l’achat.
Trois types de mécaniques : principales, secondaires et superflues
Un jeu pédagogique a pour objectif de faire découvrir et transmettre des contenus, des connaissances à ses joueurs. Pour cela l’auteur du jeu va déterminer des mécaniques du jeu, qui, si elles sont bien conçues, doivent aider cette transmission.
Il important de déterminer pour votre jeu quelles sont les mécaniques :
• principales : sans elles le jeu perd son sens, elles doivent être mises en évidence,
• secondaires : qui enrichissent le jeu en approfondissent ses messages mais ne sont pas indispensables à son fonctionnement (peut-être les limiter),
• superflues : sûrement à supprimer, sauf si le jeu s’adresse à des joueurs aguerris aux jeux ou ayant beaucoup de temps et de patience pour entrer dans le jeu.
Moyens de simplifier le jeu par le biais des mécaniques
• Niveaux de jeu : cela consiste à faire un premier jeu (« niveau facile ») avec seulement les mécaniques principales, puis un deuxième (« niveau difficile ») avec l’ensemble des mécaniques ;
• Partie ou tour(s) d’introduction : il s’agit de faire une sorte de « tutoriel », un début de partie allégé permettant aux joueurs de saisir les mécaniques principales ; le restant des règles est intégré par la suite, toutes ensemble ou de façon progressive ;
• Variantes : cela consiste à ajouter des mécaniques secondaires. Les différentes variantes peuvent se combiner entre elles.
Le choix parmi ces différentes possibilités dépend notamment du public cible et des objectifs pédagogiques véhiculés par le jeu.